1 an de Santé Québec : un bilan marqué par les compressions, la centralisation et les dérapages administratifs.
Le gâteau est prêt, les chandelles aussi… le 1er décembre 2025, Santé Québec célèbrera son premier anniversaire. Présentée comme une réforme historique destinée à moderniser et simplifier le réseau, la nouvelle structure fait toutefois l’objet de nombreuses critiques. Syndicats, professionnels et observateurs dénoncent une première année marquée surtout par les compressions budgétaires et la création d’un monstre bureaucratique.
Si c’est ça la modernité, on a hâte de voir la suite!
Des compressions de 1,5 milliard $ qui pèsent lourd
On nous l’avait annoncée comme la grande métamorphose du réseau, une machine agile et centralisée, mais dès ses premiers mois, l’agence a été mandatée pour réaliser 1,5 milliard $ de compressions dans le réseau de la santé. Les syndicats et le personnel craignent que ces réductions entraînent des pertes de services et aggravent le manque de personnel déjà criant.
Plusieurs estiment que la réforme vise davantage la réduction des coûts que l’amélioration des soins. Bref, cette superstructure ressemble davantage à un ministère du papier qu’à un moteur de services à la population.
Centralisation contestée
La création de Santé Québec devait uniformiser et simplifier le fonctionnement du réseau.
Or, on dénonce notamment : L’alourdissement administratif, des services sociaux relégués au second plan, une gouvernance jugée opaque et trop éloignée des réalités locales.
Le projet de modernisation de la paie et des ressources humaines, SIFARH, illustre une partie de ces inquiétudes : son coût, initialement évalué à 202 M$, pourrait atteindre 1 milliard selon les scénarios les plus pessimistes. Parce que rien n’illustre mieux l’efficacité d’une réforme que quadrupler le budget d’un projet avant même qu’il fonctionne.
Coûts de gestion et recours aux consultants
Dans un contexte de compressions massives, la rémunération des hauts dirigeants de Santé Québec a été grandement critiquée. Celle-ci a presque doublé depuis la mise en place de la réforme du ministre Dubé, atteignant 7 millions par année. À cela s’ajoutent les 95 millions de dollars injectés discrètement par le gouvernement afin de masquer les dépassements de coûts liés au déploiement du Dossier santé numérique (DSN) , la preuve que certains chiffres peuvent disparaître des rapports quand ils deviennent gênants. Demander la transparence aux autres, c’est plus simple que de commencer par soi-même, visiblement.
Par ailleurs, l’agence a eu recours à des firmes de conseil privé pour près de 1,7 million $, afin d’offrir un “soutien stratégique” dans l’intégration des établissements à Santé Québec, ce qui ravive les débats sur l’efficacité réelle de la centralisation et sur les priorités budgétaires.
Un rappel que centraliser peut coûter cher. Très cher. Quoi de mieux que d’engager des firmes privées dispendieuses pour mieux traverser une période d’austérité?
Pressions sur les ressources humaines
Le réseau continue de faire face à une pénurie de personnel, et plusieurs intervenants s’inquiètent de la fuite vers le privé ou de l’impact des compressions sur l’attraction et la rétention.
Alors que l’agence compte sur une multiplication des postes administratifs, les services directs, eux, sont priés de “faire plus avec moins”. Voilà le tour de magie que Santé Québec nous propose : retirer des ressources aux services, mais jamais à la gestion.
Convention signée, mais non respectée
À travers le chaos et les controverses de la mise en place de la loi 15, n’oublions pas que même au niveau local, soit au CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, le manque de planification se fait ressentir. Les mesures prévues aux conventions collectives nationales 2023-2028 avancent… à moitié :
- Mesures non débutées : autogestion des horaires.
- Mesures «en cours» (un jour..): aménagement du temps de travail, horaires atypiques, rétroaction des primes variées, semaine de 4 jours, primes d’attraction, notion de lieu 24/7 pour les temps supplémentaires à taux double.
Les syndicats y voient un autre signe de la difficulté du réseau à appliquer ses engagements tout en traversant une période de restructuration lourde.
Un anniversaire mitigé
Un an après sa création, Santé Québec présente un bilan contrasté.
Pendant que l’agence poursuit son déploiement, plusieurs interrogations demeurent quant à sa capacité réelle à améliorer l’accès et la qualité des soins.
Quand une organisation naît avec la mission officielle de “transformer le réseau”, mais commence avec 1,5 milliard $ en compressions budgétaires, on comprend que les gens doutent de l’objectif réel. La réforme devait régler la crise. Finalement, elle semble vouloir régler… les colonnes de chiffres.
En conclusion, Santé Québec souffle sa première bougie, mais le réseau, lui, est à bout de souffle. Santé Québec devra rapidement se remettre en question, car comment est-il possible d’améliorer l’accès aux soins sans renforcer les équipes sur le terrain ? Peut-être qu’ils ajouteront simplement une autre couche de structure et un autre contrat de consultants!
En attendant, bon anniversaire, Santé Québec!
PL 3 et la «transparence syndicale»
Projet de loi 3 du ministre Boulet : un vent d’ingérence dans nos affaires syndicales
Le gouvernement de la CAQ, par l’entremise du ministre du Travail Jean Boulet, a déposé le projet de loi n° 3, intitulé « Loi visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de travail ».
Derrière ce titre qui semble anodin se cachent plusieurs mesures qui pourraient transformer profondément le fonctionnement des syndicats au Québec. Le ministre affirme vouloir accroître la « transparence » et la « démocratie » syndicale. Voici ce que le texte de loi propose principalement :
- Publication obligatoire des états financiers de chaque association et disponible à tous les membres;
- Vérification comptable obligatoire (audit) selon la taille du syndicat;
- Rapport annuel public détaillant les salaires des dirigeants, les dépenses de déplacement, d’hébergement ou de représentation, et toute dépense de plus de 5 000 $;
- Scrutin secret obligatoire pour les votes de grève, de ratification, d’élection et de fixation de cotisation, tenu sur au moins 24 heures;
- Cotisation facultative pour les activités jugées « non directement liées » aux conditions de travail (ex. : campagnes sociales, luttes collectives, recours judiciaires).
La transparence syndicale, une nouveauté?
Rappelons qu’en vertu du Code du travail (article 47.1), les associations syndicales doivent déjà rendre leurs états financiers accessibles à leurs membres. Le projet de loi 3 va au–delà de la transparence, il impose une surveillance accrue, des obligations administratives lourdes et, surtout, remet en question l’autonomie syndicale garantie depuis des décennies au Québec.
Ce que nous craignons
Finalement, sous prétexte de transparence, le gouvernement tente de redéfinir les règles du jeu syndical, alors que les membres ont déjà accès à toute l’information financière, notamment lors des assemblées générales annuelles (AGA), et nos instances sont démocratiquement élues et imputables. En s’attaquant à la formule Rand, ce projet de loi risque plutôt de fragiliser les organisations de travailleurs et de limiter notre capacité d’action collective, entre autres sur les enjeux sociaux, politiques et environnementaux qui dépassent le strict cadre des conventions collectives. De plus, le cadre législatif que souhaite nous imposer le ministre Boulet augmenterait la bureaucratisation et le fardeau administratif, ce qui entrainerait des coûts importants et nécessiterait des ressources qui devraient être utilisées pour donner un service aux membres.
Sachez que nous croyons à la transparence, à la démocratie et à la reddition de comptes, mais dans le respect de notre autonomie syndicale. Les syndicats appartiennent à leurs membres, pas au gouvernement. Le véritable objectif d’une telle loi devrait être de renforcer le dialogue social, pas de museler les voix qui défendent les travailleuses et travailleurs du Québec.
Solidarité!
–Votre équipe SCFP 5425
Mobilisation – Grand rassemblement intersyndical
« Ensemble, on bloque le recul »
Toute la population est invitée à se joindre au grand rassemblement intersyndical! Une grande marche se mettra en mouvement, à Montréal, pour se rendre jusque devant le bureau du premier ministre coin McGill College et Sherbrooke.
Pour les détails, consultez nos évènements au calendrier et le lien ci-dessous.
Venez en grand nombre!
Assemblée publique – Le privé, tout sauf santé

Joignez votre voix à la nôtre! 
Nouvelle campagne publicitaire pour contrer le projet mobilité au sein du CIUSSS E-MTL !
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En ce 15 mars 2022, nous sommes fiers de vous annoncer le lancement de cette campagne sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs mois.
Repensons ce «projet», exigeons mieux que le projet mobilité!👊
Pour en apprendre davantage, consulter le:
Pour votre information, des affiches et autres matériels seront disponibles sous peu. Veuillez vous adresser à votre V-P de secteur qui vous informera des délais à prévoir.
Nouvelle Chaîne YouTube – SCFP 5425
Capsule 1 – Prime du 1000$
Article de notre président dans le journal Metro concernant la pénurie de personnel
«Ce sont des choses qui durent depuis longtemps. Les travailleurs sociaux, par exemple, sont en sous-nombre et sont surchargés de travail, constate le vice-président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP (CPAS-SCFP), Luc Beauregard.
La pénurie dans le réseau montréalais de la santé inquiète le SCFP




